mercredi 11 mai 2016

Chapitre 6: Le Stagiaire

Chapitre VI
Le Stagiaire

     Le réfectoire était à l’air libre mais surmonté d’un toit en polycarbonate qui protégeait les employés des pluies diluviennes qui s’abattaient régulièrement sur Isla Nublar. Cet espace, dédié aux employés, se situait non loin du T-rex Kingdom dans le secteur interdit au public et pouvait abriter jusqu’à une cinquantaine de personnes durant leurs pauses déjeuner.
     Parmi les quelques employés présents, deux hommes étaient installés à une table en retrait. Daryl Blake sortît une petite boîte métallique blanche de son sac à dos et l’ouvrît de manière à laisser apparaître son casse-croûte. Mike, assis face au capitaine des Rangers, avait posé ses lunettes de soleil sur la table. Ses yeux fixaient la boîte à casse-croûte de Daryl.
     - Comment fais-tu pour manger cette… chose ?
     Son supérieur sortît ensuite ses couverts qu’il avait emballé soigneusement dans une serviette de papier.
     - Ca tu vois, répondit Daryl, c’est vachement énergétique ! En tous cas bien plus que ton cheeseburger.
     Mike mordît à cet instant dans ce fameux burger qui émit un croustillement alléchant lorsqu’il atteint la salade.       
     - Et cette chose, comme tu dis, s’appelle du soja, poursuivit-il en entamant son repas.
     Mike avait la bouche pleine, ce qui ne l’empêcha pas de répondre.
     - En tous cas, à force de manger de l’herbe, tu vas finir aussi réactif qu’un brachiosaure.
     Les deux hommes se mirent à rire brillamment et furent couper par la sonnerie du portable de Mike. Son visage changea radicalement lorsqu’il lu le contenu du message.
     - Je devais t’annoncer un truc au Gentle Giant Peeting Zoo Daryl et ça ne va pas te plaire.
     Daryl ne comprenait pas ce que voulait dire par là son ami.
     - Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es malade ?
     Mike agita la tête.
     - Non, rien de grave mais ça te concerne.
     - Alors qu’est-ce qu’il se passe ?
     Daryl commençait à avoir peur. Il sentait la chaleur montait à sa tête, de la sueur coulait sur son front à la peau bronzée.
     - Tu vas devoir t’occuper d’un stagiaire, lui répondit Mike presque inaudible, comme s’il ne voulait pas que Daryl l’entende.  
     Pourtant Daryl avait très bien entendu. Il n’en croyait pas ses oreilles ! Comment ont-ils eut le culot de lui coller un stagiaire ? pensa t-il.
     - Quoi ?! 
     - Je te jure ce n’est pas de ma faute ! Je leur ai dit que tu n’en voudrais mais ils n’ont pas voulu m’écouter, se défendit Mike. Je leur dit quoi alors ?
     Il tenait son portable à la main pour prouver ce qu’il disait.
     - De toute façon je suis obligé d’accepter, que veux-tu que je te dise ?
     - Ecoute, si tu veux je peux le prendre à ta place. Il n’y a aucun problème.
     Daryl réfléchît un instant aux multiples décisions qu’il pourrait prendre mais aussi sur la proposition de son collègue.
     - Non laisse tomber, je vais m’en occuper. C’était gentil de ta part quand même.
     Mike envoya un message pour confirmer le choix. Il en reçu un autre juste après.
     - Le stagiaire t’attend au portail de Main Street, devant le spinosaure, fit-il.
     - Je n’ai même pas le temps de manger ? S’étonna Daryl.
     Son ami eu un petit rictus.
     - Allons capitaine ! Vous n’allez quand même pas faire attendre votre cher invité !
    - Je vais me gêner…
    Ils éclatèrent de rire et poursuivirent leur déjeuner.   

***

     Sebastian Gonza se tenait toujours devant la petite porte donnant sur Main Street. Daryl approcha d’un pas déterminé et lorsqu’il vît le Rangers costa ricain, il ne pu se retenir de lui sourire.
     - Toujours fidèle au poste Sébastian ?
     - Constamment mon capitaine, répondit l’homme avec un accent espagnol.
     Daryl Blake lui tapota amicalement l’épaule pour l’encourager.
     - Tu vas pouvoir bientôt te reposer l’ami. Ca va te faire du bien, tu verras.
     Gonza déverrouilla la porte en tapant un code sur une console à sa droite.
     - Je ne sais pas mon capitaine… C’est grâce à Jurassic World que ma famille et moi pouvons vivre. Elle amène des touristes dans mon pays, c’est bon pour notre économie et je peux vous dire qu’avant nous vivions que de la pauvre pêche. Sans Jurassic World, mon pays n’est rien, je ne suis rien ! Et j’en suis reconnaissant de Masrani Global et des Nations Unies d’avoir choisi une île proche et installé leurs ports de départ au Costa Rica. En quelque sorte je dois ma vie à ce parc et c’est avec plaisir que je travaille ici.
     Daryl écoutait attentivement ce que lui racontait Sébastian et cela l’émouvait. Il n’avait jamais pensé à l’impacte économique que pouvait représenter Jurassic World pour un pays comme le Costa Rica. Ce parc avait non seulement recréé des dinosaures mais avait aussi recréé des emplois et éradiqué le taux de chômage du pays. D’après les rumeurs qui circulaient au sein du parc, Simon Masrani annoncerait très prochainement la construction d’autres parcs Jurassic World dans le monde entier ! Jurassic World est-il le remède du chômage et de la pauvreté dans certains pays ?
     - Je comprends ce que tu me dis là Sébastian et je peux t’avouer que cela me touche mais il faut que tu te reposes, pour ta santé.
     Le sud-américain appuya sur le bouton « ENTRER » du panneau tactile et la porte se déverrouilla complètement cette fois.
     - Je vais vous écouter alors, conclu celui-ci et pénétrant, accompagné de son supérieur hiérarchique dans le sas obscure. La deuxième porte s’ouvrît pour laisser place à Main Street bondé à cette heure du midi.
     Daryl lui serra chaleureusement la main.
     - Sage décision. Je vais devoir te laisser j’ai du travail, tu salueras ta famille de ma part d’accord ?
     - Ca sera fait mon capitaine, la mienne vous salue également.
     Daryl s’éloigna en prenant la direction du squelette de spinosaure. Il repensait encore à Sébastian Gonza. Celui-ci faisait parti des membres du personnel qu’il estimait beaucoup, une personne très gentille qui veut vous rendre service n’importe quand, n’importe où. Lui et Mike feront parti des personnes qui lui manqueront quand il quittera le parc.
     Il scrutait les lieux avec attention, à la recherche du stagiaire qu’il devait prendre sous son aile. Il vît alors un homme d’une vingtaine d’année courir vers lui. Il était blond, les côtés et l’arrière du crâne étaient rasés tandis que le haut était coiffé avec du gel. Il avait des yeux marron perçant et les traits du visage durs. Ses joues étaient creuses, sa peau presque tendue. Il portait la tenue réglementaire des Rangers du parc : une chemise beige/caramel, un pantalon marron.
     - Capitaine Blake ? C’est bien vous ? Fit l’arrivant légèrement essoufflé.
     - C’est bien cela. Jimmy Maney je présume ?
     Le jeune homme acquiesça, il était souriant et cela plaisait à Daryl. Il lui serra franchement la main. Tellement fort, que celle du nouveau lui paraissait douloureuse.
     - Alors voici ta carte, reprît le capitaine en lui tendant une petite carte plastifiée. C’est très important. C’est un peu comme une carte d’identité au sein du parc. Ne la perd surtout pas.
    Elle ressemblait beaucoup à une carte d’identité standard avec le nom, le prénom, la date de naissance. Le métier qu’il exerçait était aussi noté mais suivit de la mention « stagiaire » juste après. La signature de Peter McGonha, le chef des Rangers, figurait à gauche tandis qu’un QR code était imprimé à droite.
     Jimmy le remercia avec un large sourire. Daryl n’avait pas encore fini.
     - Ensuite, voici ton badge Jurassic World que tu attaches côté gauche, au niveau de la poitrine. Tu remarqueras que ton nom y est noté, c’est pour le visiteur, ça n’a pas de grande importance.
     Le stagiaire fixa le badge à l’endroit que lui avait indiqué Daryl, sans broncher. Cet état d’esprit faisait plaisir au capitaine. Enfin un stagiaire qui ne se plaint pas et qui ne conteste pas les ordres.
     Ceci effectué, le garçon releva la tête.
     - Et après ?
     - On patrouille, on vérifie que tout se passe bien ici, répondit Daryl. Tranquillement pour commencer ta première journée.
     Les deux hommes se mirent à marcher et dépassèrent l’énorme squelette du spinosaure pour s’insérer ensuite dans la foule en direction du Samsung Innovation Center. Des musiques étaient diffusées par les haut-parleurs de l’avenue commerçante. Daryl et Jimmy marchaient d’un pas tranquille, sans se presser puisqu’il n’y avait pas de raison apparente. Le stagiaire ne portait pas de lunettes de soleil, ce qui le gênait énormément. Il s’efforçait donc de regarder le sol pour ne pas être éblouie. 
     Daryl rompît le silence qui s’était installé entre-eux depuis un petit instant.
     - Combien de temps dure ton stage ?
     - 2 semaines. De quoi apprendre les bases du métier.
     - Crois-moi, ce n’est pas en 2 semaines qu’on apprend les bases du métier. On en apprend tous les jours même si les tâches sont très répétitives, confessa le capitaine.
     - Je voulais faire un stage avant de m’engager définitivement. Histoire de voir si le métier me plaît.
     - Excellente initiative. Plus malin que certains nouveaux Rangers que je dirige. Ils arrivent, pensent que c’est boulot tout bête et à la première difficulté ils craquent. Sauf qu’ils oublient qu’ils ont signé pour deux ans et c’est là, à cet instant, qu’ils regrettent. Tu faisais quoi avant de t’inscrire à cette formation ?
     Jimmy se frotta le front humide avec le dos du poignet.
     - Avant ? Avant j’étais dans une école de police dans le Missouri. Quand je suis sorti de l’école je me disais qu’il serait intéressant de travailler dans un endroit que j’apprécie. Le soleil, les filles, l’animation, les soirées… Et c’est comme ça que je me retrouve ici. Et vous ? Vous êtes là depuis l’ouverture ?
     Daryl Blake se mît à rire avant de lui répondre. Décidément j’adore ce gamin.
     - Non, je bossais à Disneyland à Anaheim en Californie, dans la sécurité. Quand j’ai débuté j’avais 24 ans. C’est même là-bas que j’ai rencontré ma femme. Je suis arrivé ici en 2009 juste pour le salaire. Ma femme et moi venions d’avoir notre deuxième fils, Colin. On était en manque d’argent alors je me suis sacrifié. Maintenant que la situation s’est améliorée, je vais pouvoir retourner au pays, et on emménagera à Washington, ça changera de l’air sec de la Californie.
     Jimmy était de plus en plus gêné par le soleil et Daryl le remarqua.
     - Tu n’as pas prît de lunettes de soleil ?
     -  Je les ai oubliées chez moi hier.
     - Il y a un Jurassic World Traders sur la droite, tu le vois ? Va t’acheter une paire et ça ira mieux.
     Le jeune homme fouilla dans ses poches à la recherche d’argent mais il ne trouva rien d’autre qu’un paquet de chewing-gum.
     - Je n’ai pas d’argent…
     Le capitaine roula les yeux un fit un Pff d’énervement. Puis il fouilla dans une de ses poches et en sortie deux billets de 5$.
     - Tien prends ça mais tu as intérêt à me rembourser.
     Le stagiaire était stupéfié.
     - Ne vous inquiétez pas, je vous rembourserais sans problème !
     Il se dirigea vers la petite boutique en bois située devant le BookShop, lui-même situé face au squelette de spinosaure. Jimmy s’approcha du comptoir où il fût accueilli par le vendeur.
     Daryl Blake attendait pendant ce temps là. Il découvrit un portefeuille en cuire gisant sur le sol et le ramassa. Il l’ouvrit en le dépliant pour tenter d’en savoir plus sur son propriétaire. Ses yeux s’arrêtèrent sur une carte d’entreprise. Telle la carte qu’il avait donné à Jimmy précédemment, le nom du propriétaire et le celui de son entreprise apparaissait. Le propriétaire de ce portefeuille se nommait Brice Edwards et travaillait pour une entreprise dénommée Biological Synthetics Technologies alias Biosyn.
     Biosyn ? Ce nom rappelait vaguement quelque chose à Daryl.
     - De toute façon ça ne me regarde pas, dit-il, je l’amènerais aux objets trouvés plus tard.
     Le portable vibra soudain dans sa poche et il décrocha.
     - Capitaine Blake, à votre écoute.
     La voix d’un homme sortit du combiné.
     - Oui, ici Lowery Cruthers du PC sécurité. Nous avons une urgence avec l’attraction des Gyrosphères, une des machines est tombée en panne. Je viens de contacter la maintenance et ils sont en route.
     - D’accord, on sait qui est dedans ? Demanda Daryl.
     - Alors, la gyrosphère est occupée par un homme et un petit garçon. Par contre si vous pouviez faire vite s’il vous plaît car le garçon est en pleine panique. Je vous envoie les coordonnées par message.
     - Bien reçu PC, restez en contact avec eux jusqu’à ce qu’on arrive.
     - Ok, pas de soucis. Merci.
     L’homme raccrocha. Jimmy arriva juste après, ses lunettes de soleil sur le nez. Il avait choisi une paire en plastique de couleur noire avec des branches épaisses.
     - Encore merci. Ne sont-elles pas magnifiques ? Fit l’arrivant.
     Le capitaine lui montra l’écran de son portable avec le message contenant les coordonnées de l’intervention.
     - Pas le temps de discuter, voici ta première urgence !
     Le visage du stagiaire changea brusquement, passant de la joie à l’inquiétude. Il sentit son estomac se contracter sous l’effet du stress.
     - Vraiment ? Fit-il, inquiet.
     - Oui, vraiment. Allez, suis-moi et au pas de course vers la voiture.

***

     Un parfum de grillade envahissait le restaurant de Main Street, le Winston’s. Le restaurant faisait coin à proximité du Samsung Innovation Center, d’une station de monorail et de l’entrée du T-rex Kingdom. Le cuisinier disposait de très belles pièces de viande d’un rouge magnifique sur les grilles brulantes. Au contact de ces grilles, les pièces frétillaient et délivraient un parfum appétissant.
     Un autre cuisinier, d’origine costa ricaine, agita la petite clochette et disposa 2 assiettes remplies de frites bien chaudes accompagnées d’une salade fraîche. Le cuisinier responsable des grillades prit ces assiettes et les posa sur une table métallique. Il prit ensuite sa pince, saisi une des pièces de viandes qu’il avait posé tout à l’heure et la déposa délicatement sur l’assiette encore chaude. Il l’essuya avec minutie à l’aide d’un chiffon propre pour retirer le sang qui l’avait taché. Il répéta la même opération avec la seconde sous les yeux attentifs des visiteurs de la rue principale.
     Le cuisinier partît ensuite vers la salle. Il s’arrêta à une table collée à la vitre, donnant sur Main Street. Il déposa la première assiette devant un jeune homme et la seconde à une adolescente.
     - Bon appétit, leur annonça le cuisinier souriant avant de retourner à son poste de travail.
     - Merci, lui répondit John en même temps que Clarissa.
     Il prit sa serviette blanche en tissu, la posa soigneusement sur ses genoux et commença à manger suivit par sa sœur et ses parents.
     Marc prit la parole le premier entre deux bouchées.
     - 13h43, alors cette journée ?
     - Excellente ! Mais elle n’est pas finie ! Informa John.
     Lizzy était heureuse. C’était la première fois depuis longtemps qu’elle voyait ses enfants pleins de joie, ne se battant pas. C’est alors qu’une idée lui monta à l’esprit.
     - Et si on allait voir le Tyrannosaure juste après ?! Annonça t-elle pleine d’enthousiasme.
      La nostalgie imprégna soudain Clarissa. Elle se souvint alors des moments passés avec son frère, à jouer avec des figurines de dinosaures. Elle voulait tout le temps avoir le T-rex même s’il fallait se battre avec John.
     - Moi je suis partante !
     John était étonné. Jamais il n’aurait cru sa sœur capable d’être autant joyeuse à l’idée d’aller voir un dinosaure. Décidément, ce séjour était plus que surprenant.

***

     Le 4x4 Mercedes Classe G de Daryl s’arrêta dans la plaine des Gyrosphères. Le duo descendit du véhicule et marchèrent dans l’herbe en direction de la gyrosphère en panne. L’herbe montait jusque leurs chevilles, régulièrement aplatie par les engins ressemblant, à s’y méprendre, à des boules à hamster géante.
     Le groupe de maintenance était déjà sur les lieux et avaient garé leur Mercedes Sprinter, couleur grise avec le logo bleu du tyrannosaure sur les portières avant, juste à côté de la gyrosphère. Une remorque spécialement créée pour transporter ces boules géantes à travers l’île avait été attachée à l’utilitaire. Les deux employés portaient des blouses de travail couleur grise. L’un était entré dans la gyrosphère, il avait soulevait la plaque bleu du sol de l’engin et inspectait l’intérieur grâce à une lampe torche. Le second, un homme à la peau noire se trouvait à côté de l’homme et du petit garçon. Il tenait un bloc note dans ses mains et notait tout ce que pouvait lui dire l’homme qui pourrait les aider à comprendre ce qu’il s’était passé.
     Daryl et Jimmy s’approchèrent du petit groupe, mais ils n’étaient pas seuls, d’autres Rangers étaient présents pour assurer la sécurité. De plus, des Apatosaurus de plus en plus curieux, commençaient à s’approcher.   
      - Bonjour ! Je suis le capitaine Daryl Blake et voici Jimmy Maney, mon… assistant, expliqua celui-ci en montrant son stagiaire.
     Ils serrèrent chacun la main de l’homme. Daryl s’approcha ensuite du garçon.
     - Salut bonhomme, dit-il en lui ébouriffant ses cheveux châtains.
     Il retourna ensuite auprès du père.
     - Que s’est-il passé au juste ? Y avait-il des signes avant coureurs quand l’attraction à débuté ?
     - Oui, dès le début les commandes ne répondaient pas ou il y avait un temps de retard avant que l’action ne se fasse.
     L’employé de la maintenance à la peau noire continuait de prendre des notes pendant que l’homme racontait sa mésaventure.
     - Il me semble même que des fois on entendait des grésillements sous la plaque où on pose nos pieds, poursuivît-il. Au début je croyais que c’était normal puisque c’est la première fois que nous venons ici mais… visiblement non.
     - Vous avez vu des dinosaures dans cette attraction au moins ? Questionna Jimmy.
     - Pas vraiment, un ou deux. Je ne connais pas leurs noms. Vous voyez ceux avec les cornes ?
     - Des tricératops ? Hésita le stagiaire.
     - Oui voila ! C’est ça ! Fit l’homme.
     L’autre employé de la maintenance sortit de la gyrosphère et s’approcha.
     - Bon, commença t-il, tout a grillé, les fils, le moteur… En gros le gyroscope est foutu.
     Il avait les mains complètements noires salies par la graisse.
     Le second employé prît la parole de sa voix grave.
     - Il va falloir la ramener au centre de réparation du coup. On a bien fait de prendre le transporteur !
     Il émît un petit rire, pour dédramatiser la situation.
     Jimmy Maney observait les apatosaures curieux avec fascination mais la peur le prenait petit à petit. En effet, les animaux s’approchez, ils étaient à 80 mètres, puis 70, 60…
     - C’est normal qu’ils avancent aussi près ?
     Daryl vit la peur dans les yeux du stagiaire, ce qui l’amusait beaucoup. Mais il comprenait, lui aussi avait eut très peur à sa première intervention. Il s’agissait de récupérer un sac tombé dans la Volière. Les reptiles volants étaient littéralement énervés par sa présence, ne voulant pas partager leur territoire avec cet intrus.
     - C’est normal, ils sont curieux c’est tout, comme toi et moi. De toute façon ils ne peuvent pas s’approcher trop près avec leurs puces électroniques.
    La réponse de Daryl ne rassura pas pour autant Jimmy mais il essaya de se concentrer sur la mission plus tôt que sur les dinosaures.  
     - Quant à moi, je vais vous ramener. Vous souhaitez à la station monorail de l’attraction ou à Main Street ? Demanda Daryl aux deux visiteurs.
     - Qu’est ce que tu en penses Chris ? Lança le père.
     Son fils bondit soudain en criant :
     - Main Street !!!
     A peine Daryl avait-il commencé à se diriger en compagnie des visiteurs qu’il fût coupé par Jimmy.
     - Moi je reste ici pour aider, indiqua ce dernier.
     Daryl se tourna vers le père et le fils leur demandant si ça ne les dérangeait pas d’attendre un peu. L’homme répondit positivement et les deux Rangers prirent la direction de l’équipe de maintenance.
     Ces derniers avaient déjà positionné le Mercedes Sprinter et la remorque juste devant la gyrosphère, à quelques centimètres.
     - Comment vous faites pour installer la gyrosphère sur la remorque ? Demanda Jimmy.
     L’arrière de la remorque comportait une plaque métallique d’un mètre et demi qui se levait et s’abaissait comme un pont-levis. Celle-ci avait été abaissée juste aux pieds de la boule.
     -Comme nous ne pouvons pas attacher la gyrosphère avec un câble, expliqua l’employé noir, nous utilisons une sorte de « rayon tracteur ». Ca fonctionne un peu comme des aimants. La boîte que tu vois devant la remorque est le « plus » tandis qu’un gros aimant « moins » se trouve dans la gyrosphère.
     L’employé sortit une clef et déverrouilla la boîte. Pendant ce temps là, l’autre plaçait des cals derrière « la boule à hamster » pour l’empêcher de partir dans le sens opposé.
     - Tu as retiré la sécurité Derek ? Demanda l’employé à la boîte métallique blanche de la remorque.
     Le second lui répondit en levant le pouce vers le haut.
     - C’est parti !
     Il appuya sur le bouton orange circulaire ce qui produit un étrange son. La grosse boule commença à rouler doucement vers la remorque et débuta l’ascension de la plaque métallique. Arrivé au centre de cette remorque, elle se logea dans une sorte de petit goulot d’étranglement qui maintiendrait l’engin en place durant le trajet.     
     - Je ne comprends pas, fit Jimmy, quelle sécurité ?
     Daryl s’approcha de lui.
     - Quand une gyrosphère cesse de fonctionner ou s’arrête, une goupille s’insère dans le mécanisme du gyroscope empêchant le verre de tourner ou bouger.
    - Une sorte de frein à main en gros ?
    - Oui voila. Ce système peut être retiré grâce à un code pour qu’on puisse la déplacer plus ou moins manuellement.
     Jimmy acquiesça de la tête.
     - Bon il est temps d’y aller, pas la peine de faire attendre nos visiteurs pour rien. Surtout qu’en plus on n’a rien fait, dit Daryl.
     - C’était le but, expliqua le stagiaire, le sourire aux lèvres.
     Daryl se mît à rire.
     - Je ne sais pas si je te l’ai dit mais je t’adore.
     Il lui tapota l’épaule tout en se dirigeant vers le véhicule et les visiteurs. Le petit garçon était en train de jouer dans l’herbe pendant que le père le prenait en photo.
     - On va pouvoir y aller, annonça le capitaine.
     Il s’installa à la place du conducteur, Jimmy à la place passager avant, tandis que le père et le fils à l’arrière. Daryl démarra, faisant vrombir le moteur d’une puissance exceptionnelle.
     - Vous permettez que je passe un appel à ma femme, car ça ne passait pas dans la gyrosphère ? demanda l’homme, portable en main.
     - Pas de problème, faites ce que vous voulez. Oui, le réseau passe très mal dans ces engins à cause de l’épaisseur des vitres.
     L’homme passa son coup de téléphone sans aucun problème. Quand il raccrocha, il se souvint qu’il avait oublié quelque chose.
     - J’avais oublié, je me présente, moi c’est Phillip Bothman, je travaille au zoo de Washington dans le marketing.
     Le zoo de Washington ! pensa Daryl.  
     - Excellent ! Justement je comptais postuler là-bas.
     - Je vais retenir votre nom alors. Daryl Blake ? C’est ça ?
     - C’est exactement ça, dit le capitaine.
     Il n’en croyait pas ses oreilles ! Daryl pensait être dans un rêve. Combien y avait-il de chances pour qu’il rencontre un membre de l’administration du zoo où il souhaitait travailler ? Il ne le savait pas.

     Décidément, le hasard fait bien les choses…

2 commentaires:

  1. Bon Chapitre
    Cependant le changement de police en plein milieu est un peu gênant.

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    1. Merci,
      Ce changement de police est due à la taille du chapitre. Pour ne pas couper le texte, je l'ai donc laissé comme ça ;)

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