Chapitre VI
Le
Stagiaire
Le réfectoire était à l’air libre mais
surmonté d’un toit en polycarbonate qui protégeait les employés des pluies
diluviennes qui s’abattaient régulièrement sur Isla Nublar. Cet espace, dédié aux employés, se situait non loin du
T-rex Kingdom dans le secteur
interdit au public et pouvait abriter jusqu’à une cinquantaine de personnes
durant leurs pauses déjeuner.
Parmi les quelques employés présents, deux
hommes étaient installés à une table en retrait. Daryl Blake sortît une petite
boîte métallique blanche de son sac à dos et l’ouvrît de manière à laisser
apparaître son casse-croûte. Mike, assis face au capitaine des Rangers, avait
posé ses lunettes de soleil sur la table. Ses yeux fixaient la boîte à
casse-croûte de Daryl.
- Comment fais-tu pour manger cette…
chose ?
Son supérieur sortît ensuite ses couverts
qu’il avait emballé soigneusement dans une serviette de papier.
- Ca tu vois, répondit Daryl, c’est
vachement énergétique ! En tous cas bien plus que ton cheeseburger.
Mike
mordît à cet instant dans ce fameux burger qui émit un croustillement alléchant
lorsqu’il atteint la salade.
- Et cette chose, comme tu dis, s’appelle
du soja, poursuivit-il en entamant son repas.
Mike avait la bouche pleine, ce qui ne
l’empêcha pas de répondre.
- En tous cas, à force de manger de
l’herbe, tu vas finir aussi réactif qu’un brachiosaure.
Les deux hommes se mirent à rire
brillamment et furent couper par la sonnerie du portable de Mike. Son visage
changea radicalement lorsqu’il lu le contenu du message.
- Je devais t’annoncer un truc au Gentle Giant Peeting Zoo Daryl et ça ne
va pas te plaire.
Daryl ne comprenait pas ce que voulait
dire par là son ami.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es
malade ?
Mike agita la tête.
- Non, rien de grave mais ça te concerne.
- Alors qu’est-ce qu’il se passe ?
Daryl commençait à avoir peur. Il sentait
la chaleur montait à sa tête, de la sueur coulait sur son front à la peau
bronzée.
- Tu vas devoir t’occuper d’un stagiaire,
lui répondit Mike presque inaudible, comme s’il ne voulait pas que Daryl
l’entende.
Pourtant Daryl avait très bien entendu. Il
n’en croyait pas ses oreilles ! Comment
ont-ils eut le culot de lui coller un stagiaire ? pensa t-il.
- Quoi ?!
- Je te jure ce n’est pas de ma
faute ! Je leur ai dit que tu n’en voudrais mais ils n’ont pas voulu
m’écouter, se défendit Mike. Je leur dit quoi alors ?
Il tenait son portable à la main pour
prouver ce qu’il disait.
- De toute façon je suis obligé d’accepter,
que veux-tu que je te dise ?
-
Ecoute, si tu veux je peux le prendre à ta place. Il n’y a aucun problème.
Daryl réfléchît un instant aux multiples
décisions qu’il pourrait prendre mais aussi sur la proposition de son collègue.
- Non laisse tomber, je vais m’en occuper.
C’était gentil de ta part quand même.
Mike envoya un message pour confirmer le
choix. Il en reçu un autre juste après.
- Le stagiaire t’attend au portail de Main
Street, devant le spinosaure, fit-il.
- Je n’ai même pas le temps de
manger ? S’étonna Daryl.
Son ami eu un petit rictus.
- Allons capitaine ! Vous n’allez
quand même pas faire attendre votre cher invité !
- Je vais me gêner…
Ils éclatèrent de rire et poursuivirent
leur déjeuner.
***
Sebastian
Gonza se tenait toujours devant la petite porte donnant sur Main Street. Daryl approcha d’un pas
déterminé et lorsqu’il vît le Rangers costa ricain, il ne pu se retenir de lui
sourire.
- Toujours fidèle au poste
Sébastian ?
- Constamment mon capitaine, répondit
l’homme avec un accent espagnol.
Daryl Blake lui tapota amicalement
l’épaule pour l’encourager.
- Tu vas pouvoir bientôt te reposer l’ami.
Ca va te faire du bien, tu verras.
Gonza déverrouilla la porte en tapant un
code sur une console à sa droite.
- Je ne sais pas mon capitaine… C’est
grâce à Jurassic World que ma famille
et moi pouvons vivre. Elle amène des touristes dans mon pays, c’est bon pour
notre économie et je peux vous dire qu’avant nous vivions que de la pauvre
pêche. Sans Jurassic World, mon pays
n’est rien, je ne suis rien ! Et j’en suis reconnaissant de Masrani Global et des Nations Unies d’avoir choisi une île
proche et installé leurs ports de départ au Costa Rica. En quelque sorte je
dois ma vie à ce parc et c’est avec plaisir que je travaille ici.
Daryl écoutait attentivement ce que lui
racontait Sébastian et cela l’émouvait. Il n’avait jamais pensé à l’impacte
économique que pouvait représenter Jurassic
World pour un pays comme le Costa Rica. Ce parc avait non seulement recréé
des dinosaures mais avait aussi recréé des emplois et éradiqué le taux de
chômage du pays. D’après les rumeurs qui circulaient au sein du parc, Simon
Masrani annoncerait très prochainement la construction d’autres parcs Jurassic World dans le monde
entier ! Jurassic World est-il le
remède du chômage et de la pauvreté dans certains pays ?
- Je comprends ce que tu me dis là
Sébastian et je peux t’avouer que cela me touche mais il faut que tu te
reposes, pour ta santé.
Le sud-américain appuya sur le bouton
« ENTRER » du panneau tactile et la porte se déverrouilla complètement
cette fois.
- Je vais vous écouter alors, conclu
celui-ci et pénétrant, accompagné de son supérieur hiérarchique dans le sas
obscure. La deuxième porte s’ouvrît pour laisser place à Main Street bondé à cette heure du midi.
Daryl lui serra chaleureusement la main.
- Sage décision. Je vais devoir te laisser
j’ai du travail, tu salueras ta famille de ma part d’accord ?
- Ca sera fait mon capitaine, la mienne
vous salue également.
Daryl s’éloigna en prenant la direction du
squelette de spinosaure. Il repensait encore à Sébastian Gonza. Celui-ci
faisait parti des membres du personnel qu’il estimait beaucoup, une personne
très gentille qui veut vous rendre service n’importe quand, n’importe où. Lui
et Mike feront parti des personnes qui lui manqueront quand il quittera le
parc.
Il scrutait les lieux avec attention, à la
recherche du stagiaire qu’il devait prendre sous son aile. Il vît alors un
homme d’une vingtaine d’année courir vers lui. Il était blond, les côtés et
l’arrière du crâne étaient rasés tandis que le haut était coiffé avec du gel. Il
avait des yeux marron perçant et les traits du visage durs. Ses joues étaient
creuses, sa peau presque tendue. Il portait la tenue réglementaire des Rangers
du parc : une chemise beige/caramel, un pantalon marron.
- Capitaine Blake ? C’est bien
vous ? Fit l’arrivant légèrement essoufflé.
- C’est bien cela. Jimmy Maney je
présume ?
Le jeune homme acquiesça, il était
souriant et cela plaisait à Daryl. Il lui serra franchement la main. Tellement
fort, que celle du nouveau lui paraissait douloureuse.
- Alors voici ta carte, reprît le
capitaine en lui tendant une petite carte plastifiée. C’est très important.
C’est un peu comme une carte d’identité au sein du parc. Ne la perd surtout
pas.
Elle ressemblait beaucoup à une carte
d’identité standard avec le nom, le prénom, la date de naissance. Le métier
qu’il exerçait était aussi noté mais suivit de la mention
« stagiaire » juste après. La signature de Peter McGonha, le chef des
Rangers, figurait à gauche tandis qu’un QR code était imprimé à droite.
Jimmy le remercia avec un large sourire.
Daryl n’avait pas encore fini.
- Ensuite, voici ton badge Jurassic World que tu attaches côté
gauche, au niveau de la poitrine. Tu remarqueras que ton nom y est noté, c’est
pour le visiteur, ça n’a pas de grande importance.
Le stagiaire fixa le badge à l’endroit que
lui avait indiqué Daryl, sans broncher. Cet état d’esprit faisait plaisir au
capitaine. Enfin un stagiaire qui ne se
plaint pas et qui ne conteste pas les ordres.
Ceci effectué, le garçon releva la tête.
- Et après ?
- On
patrouille, on vérifie que tout se passe bien ici, répondit Daryl.
Tranquillement pour commencer ta première journée.
Les deux hommes se mirent à marcher et
dépassèrent l’énorme squelette du spinosaure pour s’insérer ensuite dans la
foule en direction du Samsung Innovation
Center. Des musiques étaient diffusées par les haut-parleurs de l’avenue
commerçante. Daryl et Jimmy marchaient d’un pas tranquille, sans se presser
puisqu’il n’y avait pas de raison apparente. Le stagiaire ne portait pas de lunettes
de soleil, ce qui le gênait énormément. Il s’efforçait donc de regarder le sol
pour ne pas être éblouie.
Daryl rompît le silence qui s’était
installé entre-eux depuis un petit instant.
-
Combien de temps dure ton stage ?
- 2 semaines. De quoi apprendre les bases
du métier.
-
Crois-moi, ce n’est pas en 2 semaines qu’on apprend les bases du métier. On en
apprend tous les jours même si les tâches sont très répétitives, confessa le
capitaine.
- Je voulais faire un stage avant de
m’engager définitivement. Histoire de voir si le métier me plaît.
- Excellente initiative. Plus malin que
certains nouveaux Rangers que je dirige. Ils arrivent, pensent que c’est boulot
tout bête et à la première difficulté ils craquent. Sauf qu’ils oublient qu’ils
ont signé pour deux ans et c’est là, à cet instant, qu’ils regrettent. Tu
faisais quoi avant de t’inscrire à cette formation ?
Jimmy se frotta le front humide avec le
dos du poignet.
- Avant ? Avant j’étais dans une
école de police dans le Missouri. Quand je suis sorti de l’école je me disais
qu’il serait intéressant de travailler dans un endroit que j’apprécie. Le
soleil, les filles, l’animation, les soirées… Et c’est comme ça que je me
retrouve ici. Et vous ? Vous êtes là depuis l’ouverture ?
Daryl Blake se mît à rire avant de lui
répondre. Décidément j’adore ce gamin.
- Non, je bossais à Disneyland à Anaheim en Californie, dans la sécurité. Quand j’ai
débuté j’avais 24 ans. C’est même là-bas que j’ai rencontré ma femme. Je suis
arrivé ici en 2009 juste pour le salaire. Ma femme et moi venions d’avoir notre
deuxième fils, Colin. On était en manque d’argent alors je me suis sacrifié.
Maintenant que la situation s’est améliorée, je vais pouvoir retourner au pays,
et on emménagera à Washington, ça changera de l’air sec de la Californie.
Jimmy était de plus en plus gêné par le
soleil et Daryl le remarqua.
- Tu n’as pas prît de lunettes de
soleil ?
- Je
les ai oubliées chez moi hier.
- Il y a un Jurassic World Traders sur la droite, tu le vois ? Va
t’acheter une paire et ça ira mieux.
Le jeune homme fouilla dans ses poches à
la recherche d’argent mais il ne trouva rien d’autre qu’un paquet de
chewing-gum.
- Je n’ai pas d’argent…
Le capitaine roula les yeux un fit un Pff d’énervement. Puis il fouilla dans
une de ses poches et en sortie deux billets de 5$.
- Tien prends ça mais tu as intérêt à me
rembourser.
Le stagiaire était stupéfié.
- Ne vous inquiétez pas, je vous
rembourserais sans problème !
Il se dirigea vers la petite boutique en
bois située devant le BookShop,
lui-même situé face au squelette de spinosaure. Jimmy s’approcha du comptoir où
il fût accueilli par le vendeur.
Daryl Blake attendait pendant ce temps là.
Il découvrit un portefeuille en cuire gisant sur le sol et le ramassa. Il
l’ouvrit en le dépliant pour tenter d’en savoir plus sur son propriétaire. Ses
yeux s’arrêtèrent sur une carte d’entreprise. Telle la carte qu’il avait donné
à Jimmy précédemment, le nom du propriétaire et le celui de son entreprise
apparaissait. Le propriétaire de ce portefeuille se nommait Brice Edwards et
travaillait pour une entreprise dénommée Biological
Synthetics Technologies alias Biosyn.
Biosyn ?
Ce nom rappelait vaguement quelque chose à Daryl.
- De toute façon ça ne me regarde pas,
dit-il, je l’amènerais aux objets trouvés plus tard.
Le portable vibra soudain dans sa poche et
il décrocha.
- Capitaine Blake, à votre écoute.
La voix d’un homme sortit du combiné.
- Oui, ici Lowery Cruthers du PC sécurité.
Nous avons une urgence avec l’attraction des Gyrosphères, une des machines est tombée en panne. Je viens de
contacter la maintenance et ils sont en route.
- D’accord, on sait qui est dedans ?
Demanda Daryl.
- Alors, la gyrosphère est occupée par un
homme et un petit garçon. Par contre si vous pouviez faire vite s’il vous plaît
car le garçon est en pleine panique. Je vous envoie les coordonnées par
message.
- Bien reçu PC, restez en contact avec eux
jusqu’à ce qu’on arrive.
- Ok, pas de soucis. Merci.
L’homme raccrocha. Jimmy arriva juste
après, ses lunettes de soleil sur le nez. Il avait choisi une paire en
plastique de couleur noire avec des branches épaisses.
- Encore merci. Ne sont-elles pas
magnifiques ? Fit l’arrivant.
Le capitaine lui montra l’écran de son
portable avec le message contenant les coordonnées de l’intervention.
- Pas le temps de discuter, voici ta
première urgence !
Le visage du stagiaire changea
brusquement, passant de la joie à l’inquiétude. Il sentit son estomac se
contracter sous l’effet du stress.
- Vraiment ? Fit-il, inquiet.
- Oui, vraiment. Allez, suis-moi et au pas
de course vers la voiture.
***
Un parfum de grillade envahissait le
restaurant de Main Street, le Winston’s. Le restaurant faisait coin à
proximité du Samsung Innovation Center,
d’une station de monorail et de l’entrée du T-rex
Kingdom. Le cuisinier disposait de très belles pièces de viande d’un rouge
magnifique sur les grilles brulantes. Au contact de ces grilles, les pièces
frétillaient et délivraient un parfum appétissant.
Un autre cuisinier, d’origine costa ricaine,
agita la petite clochette et disposa 2 assiettes remplies de frites bien
chaudes accompagnées d’une salade fraîche. Le cuisinier responsable des
grillades prit ces assiettes et les posa sur une table métallique. Il prit
ensuite sa pince, saisi une des pièces de viandes qu’il avait posé tout à
l’heure et la déposa délicatement sur l’assiette encore chaude. Il l’essuya
avec minutie à l’aide d’un chiffon propre pour retirer le sang qui l’avait
taché. Il répéta la même opération avec la seconde sous les yeux attentifs des
visiteurs de la rue principale.
Le cuisinier partît ensuite vers la salle.
Il s’arrêta à une table collée à la vitre, donnant sur Main Street. Il déposa
la première assiette devant un jeune homme et la seconde à une adolescente.
- Bon appétit, leur annonça le cuisinier
souriant avant de retourner à son poste de travail.
- Merci, lui répondit John en même temps
que Clarissa.
Il prit sa serviette blanche en tissu, la
posa soigneusement sur ses genoux et commença à manger suivit par sa sœur et
ses parents.
Marc prit la parole le premier entre deux
bouchées.
- 13h43, alors cette journée ?
- Excellente ! Mais elle n’est pas
finie ! Informa John.
Lizzy était heureuse. C’était la première
fois depuis longtemps qu’elle voyait ses enfants pleins de joie, ne se battant
pas. C’est alors qu’une idée lui monta à l’esprit.
- Et si on allait voir le Tyrannosaure
juste après ?! Annonça t-elle pleine d’enthousiasme.
La nostalgie imprégna soudain Clarissa.
Elle se souvint alors des moments passés avec son frère, à jouer avec des
figurines de dinosaures. Elle voulait tout le temps avoir le T-rex même s’il
fallait se battre avec John.
- Moi je suis partante !
John était étonné. Jamais il n’aurait cru
sa sœur capable d’être autant joyeuse à l’idée d’aller voir un dinosaure.
Décidément, ce séjour était plus que surprenant.
***
Le 4x4 Mercedes Classe G de Daryl
s’arrêta dans la plaine des Gyrosphères.
Le duo descendit du véhicule et marchèrent dans l’herbe en direction de la
gyrosphère en panne. L’herbe montait jusque leurs chevilles, régulièrement
aplatie par les engins ressemblant, à s’y méprendre, à des boules à hamster
géante.
Le groupe de maintenance était déjà sur
les lieux et avaient garé leur Mercedes Sprinter, couleur grise avec le logo
bleu du tyrannosaure sur les portières avant, juste à côté de la gyrosphère.
Une remorque spécialement créée pour transporter ces boules géantes à travers l’île
avait été attachée à l’utilitaire. Les deux employés portaient des blouses de
travail couleur grise. L’un était entré dans la gyrosphère, il avait soulevait
la plaque bleu du sol de l’engin et inspectait l’intérieur grâce à une lampe
torche. Le second, un homme à la peau noire se trouvait à côté de l’homme et du
petit garçon. Il tenait un bloc note dans ses mains et notait tout ce que
pouvait lui dire l’homme qui pourrait les aider à comprendre ce qu’il s’était
passé.
Daryl et Jimmy s’approchèrent du petit
groupe, mais ils n’étaient pas seuls, d’autres Rangers étaient présents pour
assurer la sécurité. De plus, des Apatosaurus
de plus en plus curieux, commençaient à s’approcher.
- Bonjour ! Je suis le capitaine
Daryl Blake et voici Jimmy Maney, mon… assistant, expliqua celui-ci en montrant
son stagiaire.
Ils serrèrent chacun la main de l’homme.
Daryl s’approcha ensuite du garçon.
- Salut bonhomme, dit-il en lui
ébouriffant ses cheveux châtains.
Il retourna ensuite auprès du père.
- Que s’est-il passé au juste ? Y
avait-il des signes avant coureurs quand l’attraction à débuté ?
- Oui, dès le début les commandes ne
répondaient pas ou il y avait un temps de retard avant que l’action ne se
fasse.
L’employé de la maintenance à la peau
noire continuait de prendre des notes pendant que l’homme racontait sa
mésaventure.
- Il me semble même que des fois on
entendait des grésillements sous la plaque où on pose nos pieds, poursuivît-il.
Au début je croyais que c’était normal puisque c’est la première fois que nous
venons ici mais… visiblement non.
- Vous avez vu des dinosaures dans cette
attraction au moins ? Questionna Jimmy.
- Pas vraiment, un ou deux. Je ne connais
pas leurs noms. Vous voyez ceux avec les cornes ?
- Des tricératops ? Hésita le
stagiaire.
- Oui voila ! C’est ça ! Fit
l’homme.
L’autre employé de la maintenance sortit de la
gyrosphère et s’approcha.
- Bon, commença t-il, tout a grillé, les
fils, le moteur… En gros le gyroscope est foutu.
Il avait les mains complètements noires
salies par la graisse.
Le second employé prît la parole de sa
voix grave.
- Il va falloir la ramener au centre de
réparation du coup. On a bien fait de prendre le transporteur !
Il émît un petit rire, pour dédramatiser
la situation.
Jimmy Maney observait les apatosaures
curieux avec fascination mais la peur le prenait petit à petit. En effet, les
animaux s’approchez, ils étaient à 80 mètres, puis 70, 60…
- C’est normal qu’ils avancent aussi près ?
Daryl vit la peur dans les yeux du
stagiaire, ce qui l’amusait beaucoup. Mais il comprenait, lui aussi avait eut
très peur à sa première intervention. Il s’agissait de récupérer un sac tombé
dans la Volière. Les reptiles volants étaient littéralement énervés par sa
présence, ne voulant pas partager leur territoire avec cet intrus.
- C’est normal, ils sont curieux c’est
tout, comme toi et moi. De toute façon ils ne peuvent pas s’approcher trop près
avec leurs puces électroniques.
La réponse de Daryl ne rassura pas pour
autant Jimmy mais il essaya de se concentrer sur la mission plus tôt que sur
les dinosaures.
-
Quant à moi, je vais vous ramener. Vous souhaitez à la station monorail de
l’attraction ou à Main Street ?
Demanda Daryl aux deux visiteurs.
- Qu’est ce que tu en penses Chris ?
Lança le père.
Son fils bondit soudain en criant :
- Main
Street !!!
A peine Daryl avait-il commencé à se
diriger en compagnie des visiteurs qu’il fût coupé par Jimmy.
-
Moi je reste ici pour aider, indiqua ce dernier.
Daryl se tourna vers le père et le fils
leur demandant si ça ne les dérangeait pas d’attendre un peu. L’homme répondit
positivement et les deux Rangers prirent la direction de l’équipe de
maintenance.
Ces derniers avaient déjà positionné le
Mercedes Sprinter et la remorque juste devant la gyrosphère, à quelques
centimètres.
- Comment vous faites pour installer la
gyrosphère sur la remorque ? Demanda Jimmy.
L’arrière de la remorque comportait une
plaque métallique d’un mètre et demi qui se levait et s’abaissait comme un
pont-levis. Celle-ci avait été abaissée juste aux pieds de la boule.
-Comme nous ne pouvons pas attacher la gyrosphère
avec un câble, expliqua l’employé noir, nous utilisons une sorte de
« rayon tracteur ». Ca fonctionne un peu comme des aimants. La boîte
que tu vois devant la remorque est le « plus » tandis qu’un gros aimant «
moins » se trouve dans la gyrosphère.
L’employé sortit une clef et déverrouilla
la boîte. Pendant ce temps là, l’autre plaçait des cals derrière « la
boule à hamster » pour l’empêcher de partir dans le sens opposé.
- Tu as retiré la sécurité Derek ?
Demanda l’employé à la boîte métallique blanche de la remorque.
Le second lui répondit en levant le pouce
vers le haut.
-
C’est parti !
Il appuya sur le bouton orange circulaire
ce qui produit un étrange son. La grosse boule commença à rouler doucement vers
la remorque et débuta l’ascension de la plaque métallique. Arrivé au centre de
cette remorque, elle se logea dans une sorte de petit goulot d’étranglement qui
maintiendrait l’engin en place durant le trajet.
- Je ne comprends pas, fit Jimmy, quelle
sécurité ?
Daryl s’approcha de lui.
- Quand une gyrosphère cesse de
fonctionner ou s’arrête, une goupille s’insère dans le mécanisme du gyroscope
empêchant le verre de tourner ou bouger.
- Une sorte de frein à main en gros ?
- Oui voila. Ce système peut être retiré
grâce à un code pour qu’on puisse la déplacer plus ou moins manuellement.
Jimmy acquiesça de la tête.
- Bon il est temps d’y aller, pas la peine
de faire attendre nos visiteurs pour rien. Surtout qu’en plus on n’a rien fait,
dit Daryl.
- C’était le but, expliqua le stagiaire,
le sourire aux lèvres.
Daryl se mît à rire.
- Je ne sais pas si je te l’ai dit mais je
t’adore.
Il lui tapota l’épaule tout en se
dirigeant vers le véhicule et les visiteurs. Le petit garçon était en train de
jouer dans l’herbe pendant que le père le prenait en photo.
- On va pouvoir y aller, annonça le
capitaine.
Il s’installa à la place du conducteur,
Jimmy à la place passager avant, tandis que le père et le fils à l’arrière.
Daryl démarra, faisant vrombir le moteur d’une puissance exceptionnelle.
- Vous permettez que je passe un appel à
ma femme, car ça ne passait pas dans la gyrosphère ? demanda l’homme,
portable en main.
- Pas de problème, faites ce que vous
voulez. Oui, le réseau passe très mal dans ces engins à cause de l’épaisseur
des vitres.
L’homme passa son coup de téléphone sans
aucun problème. Quand il raccrocha, il se souvint qu’il avait oublié quelque
chose.
- J’avais oublié, je me présente, moi
c’est Phillip Bothman, je travaille au zoo de Washington dans le marketing.
Le
zoo de Washington ! pensa Daryl.
- Excellent ! Justement je comptais
postuler là-bas.
- Je vais retenir votre nom alors. Daryl
Blake ? C’est ça ?
- C’est exactement ça, dit le capitaine.
Il
n’en croyait pas ses oreilles ! Daryl pensait être dans un rêve. Combien y
avait-il de chances pour qu’il rencontre un membre de l’administration du zoo
où il souhaitait travailler ? Il ne le savait pas.
Décidément,
le hasard fait bien les choses…
Bon Chapitre
RépondreSupprimerCependant le changement de police en plein milieu est un peu gênant.
Merci,
SupprimerCe changement de police est due à la taille du chapitre. Pour ne pas couper le texte, je l'ai donc laissé comme ça ;)